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Pourquoi soutiens-je la lutte contre la violence conjugale?


J’ai créé Tulipane Design en 2020 dont la mission est non seulement de faire profiter les créations à d’autres personnes mais aussi de contribuer à un impact social, notamment de mettre en lumière la violence faite aux femmes et d’aider la lutte contre cette violence.

Voilà pourquoi, 1 euro/ bijou vendu est offert au Centre de prévention des violences conjugales en Belgique.

Mais pourquoi la violence conjugale?

Pour comprendre cela, il faut voyager 32 ans dans le passé en Hongrie rurale. Ma mère -19 ans à l’époque- s’est marié un homme qui semblait gentil, honnête et respectable dans le village.

Sauf qu’une semaine après leur mariage, elle reçoit la première gifle. Au fur et à mesure, il devient de plus en plus brutal avec ma mère. Pourtant, elle reste six ans dans ce mariage et a 2 enfants avec lui …

En tant qu’enfant, on pose les questions, genre: Pourquoi quelqu’un reste dans un mariage toxique comme ça? Pourquoi elle ne se plaignait pas? Pourquoi quelqu’un peut battre une autre personne, surtout sa femme?

Et puis il y a aussi l’ignorance de la famille et des amis envers la victime. Comment les proches ne disent rien quand quelqu’un est battu?

Pourquoi ne l’aident-ils pas?

Je n’ai jamais pu trouver des réponses claires à toutes ces questions et peut-être que ça ne vaut même pas la peine de les chercher désespérément. Ce qu’il faudrait, s’est juste essayer d’imaginer l’environnement de passé:

La Hongrie à cette époque-là- en 1988- est caractérisée par un patriarcat fort, où les hommes sont les chefs de la famille. Ils dictent tout ce qui va se passer et la femme obéit.

Les hommes sont fiers de battre leurs femmes si elles n’obéissent pas en disantt: ‘celui qui ne bat sa femme ne l’aime pas du tout’. C’est clairement une culture de violence qui n’est pas présente uniquement en Hongrie mais en Europe de l’Est en général.

Demander de l’aide n’est pas facile, surtout en région rurale qui est caractérisée par le manque d’infrastructure et de pauvreté (à côté de Roumanie où on habitait).

La violence conjugale n’est pas reconnue comme crime (ce qui est d’ailleurs encore le cas en 2021) et l’organisation nationale pour la prévention de violence conjugale est uniquement créée en 1994, quand ma mère s’est déjà échappée de mon père.

Un traumatisme d’enfance à la source d’un projet social Je me rappelle la présence d’une grande peur en moi envers mon père, mais heureusement je n’ai pas gardé beaucoup d’images de sa brutalité dans ma mémoire. Pourtant, même si j’avais 3 ans quand on a commencé notre nouvelle vie, le trauma m’a marqué par la suite.

J’étais très timide comme enfant et j’avais peur des hommes en particulier. En plein régime communiste en Hongrie à cette époque, les victimes de violence conjugale n’étaient pas prises en charge: pas de thérapie psychologique ou accompagnement.

Du coup, on devait affronter tout ça nous-même et c’est là que le tissage de bijoux, le dessin et le crochet devenaient une sorte d’activité de méditation pour moi. J’ai passé des heures à travailler sur mes créations mais tant mieux: les perles demandent du temps à être tissées. J’ai vite réalisé que l’art est crucial pour trouver mon équilibre intérieur. Cela m’a aussi appris une sorte de conscience concernant mon traumatisme d’enfance mais ce n’est qu’ à 32 ans que j’ai finalement commencé une thérapie.

A travers des exercices avec ma thérapeute, je fais face à mon stress post-traumatique. J’acquière une plus grande confiance en moi et une meilleure gestion du stress. C’est depuis le début de cette thérapie que je me suis décidée d’aller plus loin avec mon hobby de bijoux et de créer une entreprise sociale. Le don vers le Centre de Bruxelles est un premier pas et j'anime aussi des ateliers créatifs pour transmettre le tissage comme outil de détente et de guérison.

En outre, je parle aussi souvent de la violence conjugale sur les réseaux sociaux. Je suis persuadée que parler de la problématique de violence conjugale aura un effet de sensibilisation et contribuera à un impact de long-terme.

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